Quelques jours après l’acquisition tonitruante de Tumblr par Yahoo !, le portail poursuit sa série de rachats de start-ups afin de donner un coup de lifting et relancer sa croissance. Dernière appropriation en date, la start-up de logiciels pour développeurs de jeux sur smartphones, tablettes, consoles ou ordinateurs PlayerScale. La plateforme de PlayerScale permet de gérer les paiements de joueurs, des jeux à plusieurs intervenants, des discussions instantanées en ligne ou d’autres fonctions qui sont intégrées dans des jeux.
Mais la frénésie d’achats de Yahoo ! ne s’arrête pas là. Empêcher de racheter la plateforme de partages vidéos Dailymotion, les velléités de Marissa Mayer ne se sont pas pour autant estompées. Cette dernière aurait désormais des visées sur le site de télévision Hulu. Toutefois, Yahoo ne serait pas le seul à convoiter cette entreprise actuellement possédée à 36% par Fox Broadcasting Company, à 32% par Walt Disney et à 32% par NBC Universal Television Group ayant généré près de 700 millions de dollars de revenus en 2012. En effet, le portail serait en concurrence avec Time Warner Cable, DirecTV, l’ancien président de News Corp Peter Chernin et Guggenheim Digital Media.
Toutefois, selon les premiers retours, l’offre de Yahoo aurait été rejetée car jugée insuffisante, Yahoo n’aurait proposé qu’entre 600 et 800 millions de dollars pour la reprise de Hulu. Une offre inférieure aux attentes des propriétaires du groupe. Warner Bros aurait alors sauté sur l’occasion pour formuler une offre plus attrayante. A l’heure actuelle, il est difficile de dire si le géant du cinéma tirera son épingle du jeu. Si Warner Bros semble être l’entreprise qui a fait l’offre la plus élevée, sa rivalité avec les autres majors de l’industrie risquent de l’écarter des négociations. Détenu par la FOX, Disney et NBC, Hulu pourrait en effet se transformer en véritable arme de destruction massive entre les mains de Warner…
Dans la série des start-ups convoitées par les leaders du secteur, on a enfin droit au dénouement du feuilleton : « Qui obtiendra Waze ? ». Un temps convoitée par Apple puis Facebook, l’application GPS mobile Waze, dont les concepteurs sont installés en Israël, a été rachetée par le géant américain de l’Internet Google, a annoncé le groupe mardi 11 juin. Une acquisition qui aurait compté entre 1,1 et 1,3 milliard de dollars pour une société réalisant aux alentours d’un million de dollars de chiffre d’affaires… Alors pourquoi une valorisation aussi élevée ? En rachetant l’application communautaire de géolocalisation destinée aux automobilistes, le moteur de recherche complète Google Maps.
Une façon également de contenir l’offensive d’Apple et de Facebook qui n’ont pas réussi à percer dans les services GPS. Créée en 2008 par un étudiant de Tel-Aviv, Waze est une application gratuite qui permet à une communauté d’utilisateurs de recouper diverses informations sur une carte comme des embouteillages, des radars fixes, ou des stations d’essence pas chères, afin d’optimiser des itinéraires. L’application Waze est également capable de mesurer la vitesse d’un véhicule et donc de signaler la présence d’un ralentissement sur un axe routier. Waze s’est différencié en créant son application autour de contributions participatives, y compris pour l’édition cartographique en partie dessinée par le déplacement des automobilistes et leurs annotations (sens unique…). Avec 20 millions de membres recensés en juillet 2012, Waze dispose aujourd’hui d’un parc d’utilisateurs de 50 millions de personnes et vise les 70 millions à la fin de l’année.
Google peut se féliciter d’une belle victoire sur son éternel rival Facebook. Prêt à offrir un milliard de dollars, les négociations ont échoué pour plusieurs raisons. Google coupe ainsi l’herbe sous le pied de Facebook, pour qui l’acquisition de Waze aurait été le moyen de combler une des grandes faiblesses de son offre : l’absence de référence spatiale au sein de son réseau. Par ailleurs, l’acquisition de Waze aurait constitué une étape parfaite pour compléter sa stratégie “mobile first”. Elle présentait en outre un autre avantage : en intégrant le service à sa plate-forme, Facebook aurait pu collecter des données sur la localisation et les habitudes de ses membres. Dommage, c’est Google qui va pouvoir mieux vous cibler… à moins que vous n’arrêtiez toutes vos connections suite aux révélations de Edward Snowden à propos de PRISM…