La monétisation des plateformes de vidéo en ligne : le freemium se développe

Si la plupart des sites pure-players de la vidéo en ligne continue de proposer une part importante de leur contenu en libre accès en se rémunérant sur les recettes publicitaires, un nombre important d’entre eux doit faire évoluer leur modèle économique vers des abonnements payants. C’est ainsi le cas de Viméo, la plateforme de partage de vidéos, filiale du groupe IAC de Barry Diller, qui lance son service de vidéo à la demande payant, laissant les créateurs et ayants-droit choisir librement le prix, le pays et la durée de mise à disposition.

La société new-yorkaise a dévoilé cette nouveauté baptisée « Vimeo on Demand » lors du festival SXSW (un mix de cinéma, de musique et de technologie, devenu le rendez-vous branché des startupers et des réalisateurs) qu’elle présente comme un service d’auto-distribution destiné « à permettre aux créateurs de gagner de l’argent avec leurs vidéos en les vendant directement à leur public » explique à La Tribune Kerry Trainor, le directeur général de Vimeo alors que YouTube s’apprêterait à lancer des chaînes payantes sur abonnement au printemps.

La monétisation de Vimeo

Devenu le « YouTube des créatifs », Vimeo a connu une forte croissance et rassemble désormais 93 millions de visiteurs uniques par mois selon les chiffres de ComScore en janvier 2013. La plateforme compte 15 millions d’inscrits, gratuits et payants.

 

Seuls les abonnés à l’offre Vimeo Pro (159 euros par an) pourront d’ailleurs vendre (ou louer) leurs contenus à la demande. « Nous mettons en place un vrai système de « paywall». Notre approche a été d’offrir le plus de flexibilité et de contrôle aux créateurs. Nous les laissons fixer le prix, décider le pays de visionnage et aussi la durée de mise à disposition (un jour, une semaine, un mois etc). En outre, notre partage de revenus est très favorable aux créateurs : nous leur laissons 90%, après les frais de transaction revenant aux organismes de paiement, et nous ne gardons que 10% » fait valoir Kerry Trainor.
Vimeo dispose de deux axes importants de différenciation par rapport à YouTube. Tout d’abord, la curation à travers les « staff picks », la sélection « à la main » de l’équipe qui se concentre sur les contenus de haute qualité, les commentaires tendent du coup à être plus positifs et constructifs. Autre axe de différenciation, le contrôle laissé aux créateurs ; sur Vimeo, des fonctions de confidentialité sont définies : qui peut voir les vidéos, sur quel site elles peuvent être intégrées, et autoriser le partage de liens en privé avec un mot de passe, etc…
Avec le service à la demande, il adopte une nouvelle stratégie de monétisation qui montre qu’il veut aller au-delà du seul modèle « freemium » (offre gratuite et offres payantes plus complètes Vimeo Plus à 7,95 euros par mois et Vimeo Pro). Rumeur ou pas, Apple serait souvent cité comme un acquéreur possible de la plateforme. Prêts à payer pour dénicher le prochain réalisateur de talent ?


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