Jean qui rit Jean qui pleure: Amazon vs eBay

Alors que le DG d’ Amazon France annonce dans le Journal du Net ne pas souffrir de la crise et bénéficier d’une croissance de 19%, eBay de son cote est plutôt mal en point. Changement successif de stratégie, achat puis revente éclair de Skype, dispersion dans les moyens de paiement sur Internet ont fait que la star du net brille de moins en moins.

Comment s’expliquent ces différences entre 2 géants du net qui ont ouvert leur service à la même période ?

Amazon a réussi a faire évoluer sa stratégie dans le bon sens depuis son ouverture. Tout d’abord Amazon a su se développer étape par étape, par courbe d’expérience, en consolidant ses “learnings” (apprentissages).
Ainsi, Amazon a commencé par se lancer dans un business monoproduit, plus facile à créer car spécialisé dans un secteur, en l’occurence la vente de livre. Ils ont pu ainsi apprendre à maîtriser le marketing, la vente en ligne et la logistique, mettre en place une communication efficace et low cost: pas d’investissement massif dans les média chers (affichage, pub TV, radio) mais une acquisition très orientée ROI (search et affiliation).
Par ailleurs, au fil du temps ils ont su innover dans leur approche client: frais de livraison gratuit à partir de 20€ (malgré un coût exorbitant: 800 000 € annuel pour tout le groupe), lancement d’une place de marché (= lieu de vente de produit d’occasion), puis élargissement de leur gamme de produits vendus (high tech, jeux video, etc) en fonction du potentiel de chaque marché.

Quant à eBay c’est l’inverse. Au premier trimestre, son chiffre d’affaires recule de 8% et pire, son bénéfice net décroit de 22%.
Petit à petit concurrencé par des vendeurs de produits d’occasion à prix fixes comme par exemple Priceminister ou 2xmoinscher en France, eBay lance l’achat immédiat, un positionnement un peu flou pour un site d’enchère.
Seuls les services de qualité comme Skype ou Paypal (paiement en ligne) leur permet de redresser la barre.
Ducoup, selon NetEco.com, Ebay tenterait même de faire évoluer son business model vers les ventes privées.

John Donahoe, PDG du groupe, a néanmoins reconnu qu’eBay n’est « pas un détaillant » et indiqué dans le cadre d’une conférence à l’attention des développeurs qu’ils étaient « prêt à faire ce qu’il fallait pour s’adapter aux changements du marché ». Sans abandonner officiellement la seconde main, eBay devrait ainsi se concentrer sur la vente d’articles de fins de séries et d’anciennes collections, à l’image de ce que propose le site Vente Privée en France. John Donahoe évalue à 500 milliards de dollars ce « second marché ».

Cela prouve bien un point: sur internet, rien n’est jamais acquis. Savoir faire évoluer son positionnement en fonction des tendances de consommations et des nouveaux entrants est essentiel.

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